« Pour qu’on aime une langue vivante, il faut qu’elle soit vivante. Voilà pourquoi je propose de travailler l’anglais en vécu. »
Elisabeth Nuyts

Citoyens du monde de demain, les élèves de l’ESJE auront certainement besoin de savoir parler anglais : la bonne maîtrise de langues étrangères est en effet un atout pour beaucoup de professions.
L’apprentissage de l’anglais est d’ailleurs officiellement préconisé par l’Education Nationale dès le début du cycle II (CP). A Saint-Joseph l’Espérance, l’équipe pédagogique de l’école est bien d’accord avec cette préconisation, et va même plus loin, puisqu’elle propose déjà aux élèves de Grande Section de s’initier à la langue anglaise.

La directrice a souhaité confier cet enseignement particulier à des personnes compétentes en la matière : Catherine Durand, professeur d’anglais à la retraite, intervient pour les GS, les CP et les CE1, tandis que c’est Clotilde Laguérie, diplômée en Sciences de l’Éducation de l’University of Georgia (USA), qui prend en charge la classe des plus grands : « Enseigner une langue vivante requiert selon moi des compétences spécifiques, explique Constance Lefeuvre, directrice de l’école. Il est fondamental que les élèves entendent dès le début le bon accent tonique de la langue et je préfère déléguer l’enseignement de l’anglais à des personnes compétentes et bilingues.»

La séance hebdomadaire menée bénévolement par Catherine Durand dans la classe des plus jeunes est très ludique : « Avec des enfants petits, et parfois non-lecteurs, je favorise l’expression orale, explique le professeur. Je m’adresse aux élèves comme à de jeunes enfants apprenant leur langue maternelle, en étant très démonstrative simultanément. J’entraîne les enfants à répéter mes phrases en m’imitant, ou aussi avec l’aide de chansons, puisqu’à chaque cours ils apprennent ou reprennent une chanson. Ils se prennent au jeu et nous passons de bons moments ensemble, pendant lesquels leur oreille s’exerce à entendre et leur bouche à parler. J’apporte régulièrement un livre d’histoires en anglais, que je leur lis, en leur montrant les images, éventuellement avec un support jouet ou vidéo. Les plus grands voient aussi le texte anglais et cela leur donne un premier contact avec la langue écrite. »

Avec les CE2 et les CM1, Clotilde Laguérie a la même vision des choses pour faire aimer cette nouvelle langue aux enfants : « Ancrer l’apprentissage d’une nouvelle langue dans le réel, en lui donnant du sens de manière ludique et concrète est primordial pour moi. Les élèves ont pris conscience qu’une langue étrangère n’est pas une contrainte mais un moyen de s’ouvrir au monde. Ils ont perçu que la plupart de leurs parents le parlent quotidiennement dans leur travail et qu’eux-mêmes en auraient certainement besoin plus tard. Je leur ai montré aussi comment la maîtrise d’une langue pouvait ouvrir à la compréhension d’une culture différente en évoquant avec eux la vie dans les pays anglo-saxons. Nous avons très vite appris l’alphabet pour que chacun perçoive les différences de prononciation et qu’ils se fassent peu à peu “l’oreille” comme pour une nouvelle musique. Pendant le cours, nous travaillons sur des sujets qui les concernent. Les élèves me demandent comment raconter telle ou telle chose, je traduis la phrase et ils la répètent à leur voisin ou à la classe. Dernièrement, nous avons parlé des activités extra-scolaires et chacun a pu s’exprimer pour dire ce qu’il faisait. Je ne leur mets pas de notes, ce qui les décomplexe beaucoup et leur permet de prendre plus volontiers la parole pour s’essayer à ces nouveaux sons et mots ; cela donne souvent lieu à de bons éclats de rire. Il est vraiment important qu’ils se sentent à l’aise à l’oral. “Parler, parler, parler” c’est le secret, comme avec un tout-petit qui apprend ses premiers mots, puis l’écrit suivra sans problème. Mon but est qu’ils prennent plaisir à aborder une langue étrangère et une culture différente, et qu’ils se préparent doucement à leurs futures années de collège. »

Enfin, il y a chaque semaine un autre moment où les enfants s’exercent sans s’en rendre compte, aux langues étrangères, c’est pendant le cours de chant choral. Elisabeth Nuyts, pédagogue dont la méthode inspire les maîtresses de l’école, insiste sur l’importance d’apprendre à écouter ; l’étude du chant est un exercice particulièrement précieux pour exercer l’oreille, et les élèves en tirent beaucoup de profit pour tous leurs apprentissages, particulièrement pour l’étude de l’anglais.

L’équipe éducative de l’école prend ainsi très au sérieux l’enseignement de cette discipline, consciente des enjeux mis en œuvre pour l’avenir de ses élèves.